Adieu
Adieu
Je peux pleurer parce que tu es parti(e)
Ou me réjouir de ce que tu m’as transmis
Je peux penser que tu m’as abandonné(e)
Ou te bénir pour ce que tu m’as donné
Adieu
Je peux maudire le destin qui t'a perdu(e)
Ou bien croire que ton heure était venue
Tu n’es plus là où tu étais je suis triste
Tu es partout là où je suis tu existes
Adieu adieu
Je sais que tu m’entends
Là où vibrent la lumière et la paix
Je sais que tu m’attends
Là où règnent la vie et l’éternité
Adieu
Un arbre tombe mais combien de graines semées
Un corps s’éteint combien de flammes allumées
Dans nos maisons ton sourire rayonnera
Dans nos jardins tes fleurs ne se faneront pas
Adieu
Hier midi un homme en pleurs me l’a dit
En vérité la vraie tombe c’est l’oubli
Nous sommes ici pour témoigner notre amour
Nous serons là pour y penser chaque jour
Adieu adieu
Au ciel tu nous entends
Là où vibrent la lumière et la paix
Au ciel tu nous attends
Là où règnent la vie et l’éternité
Notes
« Notre existence se situe entre deux éternités. »
Platon, Timée, 358 av. J.-C.
« Mort à jamais ? Qui peut le dire ? »
Marcel Proust, La prisonnière, 1923
« Ce qui nous rend la disparition d’un être plus sensible, ce sont les mots de passe qui existaient entre lui et nous et qui soudain deviennent inutiles et vides. »
Patrick Modiano, Villa triste, 1975