Enfin la vieille est morte
Enfin la vieille est morte
Ça fait trois bonnes nouvelles vu son âge
Plus d’souffrance plus d’visites l’héritage
Dieu ouvre-lui Ta porte
Ça dégénère
Chez le notaire
"Priorité
C’est moi l’aîné
T’es qu’un pourri
Un deuxième lit
Le gros matelas
Il est pour moi
À moi la maison
À moi le pognon
J’te laisse ses fausses dents
Ses vieux cardigans
Et même la chatière
Avec la litière"
Hélas la vieille est morte
Les rancunes remontent mortifères
Plus de mère plus de frères c'est la guerre
Dieu ouvre-leur Ta porte
Car le cadet
Répond mauvais
"T’es qu’un faux frère
Qui c'est ton père
T’as coûté cher
Même très très cher
Nul à l'école
Roi d'la picole
À moi la maison
À moi le pognon
Rien à faire du chat
Et d'ton cinéma
T'es toujours jaloux
C’était moi l’chouchou"
Trop tard la vieille est morte
Les deux frères se déchirent en tous sens
Plus d'respect plus d'limites l'indécence
Dieu referme Ta porte
Le notaire prend
Le testament
"Je lègue mes biens
A mon médecin
Il soignera
Maintenant mon chat"
Messieurs je crains
Qu'vous n'ayez rien
À lui la maison
À lui tous les fonds
Furieux les deux frères
S'accusent en colère
Les pauvres de cœur
Vivent de rancœur
Dieu ferme-leur Ta porte
Parfois pour hériter
Il faut le mériter
Le diable les emporte (x 2)
Notes
Drôle de société où l'argent hérité est plus valorisé que l'argent gagné, où des héritiers se disputent des cadeaux venus du ciel.
« On appelle dépouille le corps d'un défunt auquel ses héritiers ont tout pris. »
Philippe Bouvard, Mes dernières pensées sont pour vous, 2017